Pourquoi ce souvenir m’harcèle une nouvelle fois … Je le croyais définitivement enterré … Il n’est plus de moi… non, je suis maintenant quelqu’un d’autre… La jeune fille est morte, le grincement du métal contre le bois n’est plus…celui-ci, si rythmé, celui qui se reproduisit tous les soirs dans une caravane où cette jeune fille du nom de Menuse ainsi que sa mère résidaient …Une caravane, dont sa triste vie se résumait à voyager de champs de bataille en champs de bataille … Je ne suis plus la fille d’une mère qui était constamment préoccupée par ce que lui arriveraient le soir. Je n’ai plus quatorze ans, et j’ai encore une longue vie devant moi… Mais ce grincement me revînt encore une fois… celui du lit de ma mère sur les planches en bois. Je me retrouve une nouvelle fois recroquevillée sur moi-même, les cuisses contre la poitrine, les bras meurtris les enlaçant. Une fois encore, je tente de mettre fin à mes jours, et comme à mon habitude, je jure contre ma faiblesse, ma faiblesse d’esprit, mon mental, mon caractère si impuissant, et qui ne pouvait assumer de tels actes … Mes yeux noyés de larmes, je revois encore ce soldat sortir de la chambre de ma mère, afin qu’un autre puisse y rentrer… Ainsi allait la vie, me disait-elle, cette mère si frêle … Mon destin semblait tout tracé, alors qu’une jeune femme au regard d’onyx et pupilles dilatées ouvrit la porte de la caravane et s’avança nonchalamment vers moi. Ses pas suivaient le rythme du grincement. Arrivée tout près de Moi, elle s’accroupie, et susurra de ses lèvres charnue « Il est temps… » Je me rappelle encore cet instant… je compris que Menuse n’était pas encore morte, que j’assistais maintenant à une naissance… ma véritable naissance … Mon nom était Minou, je n’avais pas plus de quatorze ans, et ma vie venait à peine de débuter…
Le scribe : Hé ! C’est votre tour ! Ne restez pas planté là et dites moi votre nom !
*Echappant de ses souvenirs, elle adopta un regard furieux à son interlocuteur*
Minou : Comment ?
*Le scribe soupirant*
Scribe : Je n’ai pas de temps à perdre, donnez moi votre nom et en vitesse que je remplisse ce fichu formulaire !
*Le visage de la jeune femme se crispa, alors que sa respiration se fît de plus en plus accélérée*
Minou : Comment osez vous me parler ainsi ?
Scribe : Arrêtez un peu votre scène ou le formulaire vous le remplissez vous-même !
*La jeune femme lui prit le visage entre ses doigts*
Minou : Faites attention à ce que vous dîtes jeune homme …
*Ses mains caressant le visage de son interlocuteur, elle les descendit pour arriver à son coup, puis les fît glisser le long du dos du scribe. Ses bras l’enlaçait maintenant, elle rapprocha son visage du sien puis l’effleura de sa joue pour atteindre son oreille de ses lèvres charnues*
Minou : (susurre) Il serait fort dommage qu’il vous arrive quelque chose…
*Le scribe paraissant à la fois surpris et gêné voulu se débattre, puis se résigna à la laisser faire lorsque la jeune femme le menaça du bout des lèvres*
*Elle se détacha de l’homme, et jeta une bourse pleine sur la table où se situait le formulaire*
Minou : faites en sorte que l’on m’accepte dans la Confrérie, notes que je suis Minou, jeune femme timide et malheureuse qui recherche un peu de réconfort au sein de cette guilde *se met à glousser* vous ne pouvez me contredire, n’est-ce pas jeune scribe ? Au final, je ne suis qu’une jeune fille bien frêle…
*Regardant le scribe se hâter afin de remplir le formulaire, elle partit avec un air de satisfaction tout en poussant fortement les autres personnes qui attendaient leur tour*