Les pérégrinations de Mahat.

Initié Messages : 11 Date d'inscription : 25/02/2008

Nom :Mahat
Sexe : Féminin
Race : Elfe
Classe : Priest
Métier : Joaillier
Alignement : aucun pour l'instant

Description :
Elfe plutôt grande, de cheveux sombres et de regard clair inexpressif. Elle arbore un air vide, semble absorbée par tout et par rien.

Background :

Une elfe se tient debout au milieu de la rue, fait un pas vers le marché, puis un vers le vendeur de vin, pour enfin faire demi-tour et s'immobiliser quelques mètres plus loin. Les passants la heurtent, la frôlent, l'évitent, mais elle ne semble pas s'en rendre compte. Un bref papillonnement des paupières et son regard se décide enfin à laisser paraitre une émotion, la panique. Elle se hisse sur la pointe des pieds, cherche dans la foule quelqu'un. L'elfe l'attend un peu plus loin, légerement agacé. Il vient à elle et la prend dans ses bras.

"Accroche -toi, on ira plus vite comme ça". Il déploit ses ailes et s'envole brusquement.
Elle s'agrippe, elle n'aime pas le vide. Elle ferme les yeux et se laisse bercer par le mouvement des ailes.
La rencontre du sol avec son postérieur la réveille en sursaut.

"Bon, écoute moi bien Mahat, je vais tuer quelques animaux. Essaie de ramasser des plantes et des minerais en attendant, et n'hésite pas à venir me soigner si tu vois que je saigne trop".
Elle hoche la tête, à la manière d'un enfant qui dit oui sans avoir compris ce qu'on lui demandait.
Il la retrouva endormi au creux d'un rocher quelques heures plus tard.

Elle se réveille, elle a froid et il fait nuit. La roche dure lui a froissé quelques muscles et elle a des fourmis dans les ailes. Elle regarde alentours, personne. Elle a l'impression qu'il manque quelque chose, mais elle ne se souvient pas quoi.
Elle n'aime pas cette sensation de solitude, elle déploie ses ailes, s'élève de quelques mètres et cherche les lumières de la ville. Noir profond ponctué du gris de l'éclat de la lune. Elle prend un peu plus d'altitude, mais aucun clignotement jaune à l'horizon. Elle essaie de réprimer cette boule au creux de son estomac qui danse quand ses pieds quittent le sol.
Cela fait longtemps qu'elle vole. La lune a baissé et les premières lueurs de l'aurore apparaissent. Les contours d'une cité se dessinent en ombre chinoise.

En posant les pieds sur les pavés de la ville, elle a l'impression que quelque chose a changé. Beaucoup de personnes, beaucoup plus qu'à son départ. Pourtant ils volent, mais sans ailes. Enfin si, certains ont des ailes. Elle part à la recherche de sa maison mais ne reconnait rien. Elle commence à être agacée qu'on change la disposition des rues pendant son absence. C'est la deuxième fois !

Initié Messages : 11 Date d'inscription : 25/02/2008

Cela fait bientôt deux heures qu’elle tourne et vire dans les rues. Elle n’a reconnu personne, ni croisé son père ou sa mère inquiets partis à sa recherche.

Ce qu’elle ignore, c’est que ça fait longtemps maintenant que son nom a été effacé de l’arbre généalogique trônant dans le bureau de son père. Cet elfe, joaillier de son état et ceci depuis 5 générations car « cela accroche mieux le client », ne souffre pas la frivolité. Vouloir reconnaître qu’il a engendré une fille écervelée, qui vomit tout ce qu’elle peut quand ses pieds quittent le sol, est bien trop dur pour lui et les affaires, ainsi vaut mieux l’oublier et espérer qu’elle ne retrouve jamais le chemin de la maison.
Quant à la mère, elle ne risque plus de salir ses escarpins en satin dans la boue de la rue ni de s’essouffler à voler pour retrouver cette fille au visage ingrat. Si seulement Mahat avait hérité de ses beaux cheveux blonds, ou du nez mutin de sa belle-mère, mais non, il a fallu qu’elle ait les cheveux noir corbeau de son stupide grand-père maternel, les yeux fades et vides de la vieille harpie qui lui sert de grand-tante et le visage commun de son beau-père. Petite encore, il y avait de l’espoir que son visage s’embellisse à l’adolescence. Mais, à son grand regret, il en avait été autrement. Heureusement que la petite dernière était tout le contraire de sa sœur. Elle peut montrer « sa petite poupée de porcelaine » dans tous les salons de ses amies sans aucune honte et même avec un certain orgueil.

Cela faisait bientôt une année que Mahat était partie de la maison pour apprendre le métier de joaillier. Elle espérait regagner ainsi un peu d’estime auprès de son père qu’elle admirait. Elle se disait que si elle arrivait à fabriquer de fabuleux bijoux, elle retrouverait un peu d’éclat aux yeux de sa mère. Enfin, telles étaient ses pensées avant qu’un haut le cœur trop intense en plein vol la déséquilibre et la fasse tomber sur un effleurement rocheux. Depuis lors, elle gardait cette envie de fabriquer des choses qui brillent au cou des personnes, mais un visage ou une odeur, une texture, pouvaient facilement lui dérober son attention. Une fois attirée par un élément de son environnement, elle pouvait rester des heures à le contempler ou à le suivre si ce dernier était mobile. Quelques fois, sans crier gare, elle retrouvait ses capacités de raisonnement et sa mémoire, et se remettait en quête d’un maître joaillier ou décidait de rentrer chez elle.

Initié Messages : 11 Date d'inscription : 25/02/2008

« Brun ? Violet ? Non plutôt châtain… »

Elle se rapproche de l’homme qui est occupé à parler affaires avec un forgeron. Elle est entièrement fascinée par la couleur inhabituelle de ses cheveux. Elle tend un bras timide pour lui toucher la chevelure, et d’un geste vif en récupère un qui se trouvait accroché à la tunique du garde. Elle observe ce fin fil, teste son élasticité, l’entortille autour de son index. Elle ne remarque pas la réaction d’incompréhension qu’elle vient de provoquer chez cet étranger.

« Très joli. » murmure t’elle.

Elle sort de sa contemplation pour parler à l’homme, mais ce dernier ayant fini sa transaction, a tourné les talons et s’éloigne vers la foule. Elle lui emboîte le pas, se faufilant et se glissant parmi les femmes faisant leur marché. Sa filature dure ainsi jusqu’à la tombée de la nuit. L’homme l’a repérée depuis longtemps et semble même amusé par la situation.

Ils finissent dans un bouge du port, à lier connaissance devant une choppe à l’état douteux. L’entrée de deux personnes cachées derrière des capuchons de soie et met fin à la conversation. Arimanth se lève alors, s’approche du couple et le salue. Mahat les observe discuter par-dessus sa choppe. Ils semblent bien se connaître, chuchotent visiblement d’elle car ils se penchent tour à tour dans sa direction. Tandis que le couple se dirige finalement vers une porte à moitié cachée par une tenture crasseuse dans le fond de l’auberge, l’homme la rejoint et lui propose de les suivre. En franchissant la porte, quelqu’un lui enfile sauvagement une cagoule sur la tête et elle est poussée et tirée pendant plusieurs dizaines de mètres dans ce qui lui semble être un long couloir. Elle entend plusieurs bruits de porte, et au dernier, on la fait asseoir sur un siège dans une pièce où elle entend crépiter deux feux. On lui retire le capuchon et elle regard éblouie les personnes qui l’entourent.
S’ensuit un long interrogatoire sur sa présence dans la ville, ses raisons de filatures et sur ses aspirations idéologiques et professionnelles. La jeune femme elfe est fort embarrassée par ces questions, et ses réponses incongrues et incohérentes paraissent amuser l’assemblée. Cependant les regards changent quand elle mentionne son désir d’apprendre la joaillerie et la bijouterie, ainsi que les difficultés qu’elle a à surmonter pour entrer chez un maître artisan.

Du moins est-ce l’impression qu’elle ressentait, mais elle n’avait pas entendu le long chuchotement d’Arimanth qui narrait à ses amis la façon dont elle l’avait suivi dans toute la cité et la difficulté qu’il avait eu à la semer.

La dame qui se trouve face à elle s’avance et lui parle doucement. Elle l’invite à se joindre au groupe et s’engage à l’aider dans sa quête de compagnon. A la vue du symbole lunaire arborée par la femme qui se dévoile alors qu’elle se penche vers elle, Mahat accepte d’une voix craintive l’offre.